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THIERRY DELCOURT

THIERRY DELCOURT

CARREFOUR ENTRE ART, PSYCHIATRIE ET PSYCHANALYSE. Recherche sur le processus de création et la capacité créative dans le soin et l'existence


PSYCHIATRIE ET NUMÉRIQUE – PAYSAGE ET PERSPECTIVE

Publié par Thierry Delcourt sur 2 Juin 2016, 05:23am

Catégories : #psychanalyse, #psychiatrie, #psychologie, #culture - art et psychanalyse, #culture, #crise, #artistes et création, #annonces -information, #Art thérapie, #adolescence

PSYCHIATRIE ET NUMÉRIQUE – PAYSAGE ET PERSPECTIVE

JOURNÉES NATIONALES AFPEP

GRENOBLE du 6 au 8 octobre 2016

Renseignements Inscription info@afpep-snpp.org

Devant le développement inéluctable, exponentiel et tous azimuts du numérique, comment ne pas s'interroger sur les enjeux et perspectives qui s'ouvrent aux psychiatres dans ce domaine. Il est nécessaire mais difficile de s’extraire des effets de sidération que suscite cette expansion. Trop souvent, un débat stérile se joue entre deux positions, pour ou contre, ce qui témoigne d'une grande difficulté à penser ce phénomène du numérique, complexe, inquiétant et infiltrant nos existences.

Nous nous risquerons à ce questionnement à partir de nos places de psychiatres, de personnes singulières et de citoyens. Au-delà de la question, certes importante, du rapport à la machine et au virtuel, la problématique ouvre sur un élément central : la tendance croissante à représenter l'humain par de la quantité mesurable, avec un passé numérisé, et un avenir probabilisé par une combinaison d’algorithmes.

Avec la mise en réseau et la circulation des données personnelles, que devient le droit au respect de la vie privée, droit inscrit dans notre Constitution, le droit à une intimité psychique indispensable au fondement et à l'entretien de nos subjectivités singulières et irréductibles ? Mais aussi, quelles ouvertures permettent cette mise en réseaux, notamment dans le champ social et associatif ? Quel en est le prix, quels en sont les risques ?

Les salariés travaillent de plus en plus isolés à leur poste, voire à domicile, du fait du développement très performant des outils numériques. Ceci ne va pas sans toucher la frontière entre vie privée, publique et professionnelle. Cette évolution se constate déjà dans la pratique clinique avec des patients qui en souffrent.

Quelles évolutions le numérique produit-il sur la structuration psychique et sur la clinique psychiatrique ? S’agit-il de nouvelles modalités d’expression symptomatique, de nouveaux symptômes, de nouvelles pathologies ?

Si le fonctionnement des algorithmes, en s'adaptant au plus près de "notre profil" nous conduit à ne plus rencontrer que ce que nous attendons, ou ce qui a été programmé pour nous comme devant être attendu, quelle place cela laisse-t-il à l'accès à l'autre dans sa différence ? Comment, alors, pouvons-nous apprendre à composer avec l'altérité de ceux que nous rencontrons ?

Que devient l’échange quand il est privé de la présence réelle, des manifestations corporelles ? Existe-t-il un risque de désinhibition de l’agressivité comme le montre la violence des échanges sur certains réseaux sociaux, et qui dérape dans la réalité ?

Comment le corps escamoté par les relations numériques fait-il retour ?

Pris dans l’immédiateté des échanges numériques, le rapport à l'espace-temps est transformé. Ce vécu instantané, scandé à la nanoseconde près par les algorithmes, impose une temporalité qui modifie le rapport au temps traditionnellement nécessaire pour penser et désirer. Cela augure-t-il d’une autre façon de penser, d’un autre rapport au monde, au temps, à la réalité et à l’autre ?

Ces journées seront aussi l’occasion d’évoquer les usages marchands auxquels le numérique donne accès, mal ou non réglementés, concernant notamment les objets connectés, et leur impact clinique ; l’occasion également d’évoquer les usages, en revanche très réglementés, auxquels les politiques sécuritaires actuelles conduisent. Quelles perspectives, quels empêchements sont induits par ces pratiques ?

La transformation d’une logique répressive en logique prédictive en est un aspect majeur.
Les auteurs qui s'attachent à déchiffrer le phénomène du numérique s'accordent pour souligner l'importance capitale d'une prise en charge de cette question par les citoyens que nous sommes : le numérique oui, mais pour quoi faire, avec quelles limites, et en limitant quoi ? C’est tout autant une question clinique que politique.

LES INTERVENANTS

Benjamin BAYART Co-fondateur de la Quadrature du Net

Jean-Jacques BONAMOUR du TARTRE Psychiatre, Paris

Philippe BORREL, réalisateur

Olivier BRUNSCHWIG Psychiatre, Paris

Yvonne COINÇON Pédopsychiatre, membre du comité d’éthique de l'HP de Grenoble

Thierry DELCOURT Psychiatre, Psychanalyste, Reims

Claude GERNEZ Psychiatre, Psychanalyste, Enghien les Bains

Gilbertine IKILI OSSANA Doctorante en éthique des systèmes d’information

Michel JURUS Psychiatre, Lyon

Jean-Jacques LABOUTIERE Psychiatre, Macon

Jacqueline LÉGAUT Psychiatre, Grenoble

Jacques MARBLÉ Psychiatre, Lyon

Valérie PEUGEOT Chercheuse à Orange labs, association Vecam, membre de la CNIL

Pascal PICQ Paléoanthropologue au Collège de France

Isabelle POT Responsable Unafam Isère

Benoît THIEULIN Fondateur et Directeur de l’agence d’innovation numérique La Netscouade

Elie WINTER Psychiatre, Paris

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