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THIERRY DELCOURT

THIERRY DELCOURT

CARREFOUR ENTRE ART, PSYCHIATRIE ET PSYCHANALYSE. Recherche sur le processus de création et la capacité créative dans le soin et l'existence


"LE RISQUE : À GÉRER… À PRENDRE ?" JOURNEES NATIONALES AFPEP MONTPELLIER 1 au 3 oct. 2015

Publié par Thierry Delcourt sur 27 Septembre 2015, 09:51am

Catégories : #artistes et création, #annonces -information, #culture - art et psychanalyse, #psychanalyse, #psychiatrie

"LE RISQUE : À GÉRER… À PRENDRE ?"  JOURNEES NATIONALES AFPEP MONTPELLIER 1 au 3 oct. 2015

Changement de dernière minute au programme de nos journées de Montpellier: Conférence inaugurale du jeudi soir:
Terrorisme : les mots pour le dire.
Une conférence d'Alain Ch
ouet

Ancien chef du Service de renseignement de sécurité de la DGSE, diplômé en droit, science politique et langues orientales, Alain Chouet a fait toute sa carrière de 1972 à 2007 dans les services de renseignement français, alternant affectations à l’étranger (Liban, Syrie, Maroc, Genève-ONU, Bruxelles) et postes de responsabilité à l’administration centrale. Spécialiste des problèmes de sécurité dans le monde arabe et islamique, il a été consultant du Centre d’Analyse et de Prévision du M.A.E. et est l’auteur de nombreux ouvrages et articles dans les revues spécialisées (Maghreb-Machrek, Questions internationales, Politique étrangère, Revue de défense nationale, Questions d’Europe, Cahier de l’Orient, etc.).
Il a publié « Au cœur des services spéciaux : la menace islamiste, fausses pistes et vrais dangers », éditions La Découverte, 2013 (pour la seconde édition).
Ce dernier ouvrage qui nous a permis de le connaître, est très remarquable à bien des titres. En particulier par la façon dont il fait écho avec des aspects spécifiques de notre pratique de psychiatre : importance de la parole, de la prise en compte de l'interlocuteur dans sa logique propre, importance du secret afin que quelque chose puisse se produire dans la relation, importance de l'invisible, puisque, par définition, ce que l'on a pu empêcher comme dérive, ne se voit pas . Mais ce qui est encore le plus étonnant, c'est la façon dont il propose de faire une lecture du terrorisme comme étant avant tout une ultime expression de ce qui n'a pas été entendu, écouté, pris en compte.
Cette lecture, qui ne prétend à aucun moment dire le tout sur le tout, a l'immense mérite, non pas d'atténuer l'horreur des actes terroristes, encore moins de nous rassurer, mais de réinscrire certains faits dans la logique d'une histoire complexe, où l'on peut entendre comment certaines dérives ne sont pas survenues par hasard.
En somme, cet ouvrage nous permet de nous réapproprier une part de notre histoire, notamment celle des relations de l'occident avec ces peuples , histoire que pour la plupart nous méconnaissons complètement, avec pour effet de redonner sa dimension humaine à ce que nous rencontrons, ne serait-ce qu'en nous permettant de sortir de la sidération et de l'effroi pour nous remettre à penser, à parler, à mettre en perspective ces événements.
Enfin, la sympathie manifeste d'Alain Chouet pour le monde arabe et islamique, son immense connaissance et sa pratique de ces peuples, donnent à son propos un prix inégalable .
C'est un grand honneur pour nous de pouvoir l'accueillir. Nous le remercions vivement d'avoir accepté de venir nous parler alors même que nous l'avons sollicité à la toute dernière minute.

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En quelques décennies, la pression s’est fortement accrue dans le monde médical en vue de sécuriser les actes de soin. La psychiatrie n’a pas échappé à cette évolution qui, par ailleurs, s’est répandue dans tous les domaines de la société. Plutôt qu’une expérience à affronter dans les épreuves existentielles, le risque est désormais assimilé à un « évènement indésirable ». Il faudrait tout mettre en œuvre pour le prévenir et le « gérer ». Une fois le risque identifié et circonscrit, il n'y aurait plus d'autre choix que de se mettre en conformité avec les réponses programmées. Tout risque doit être anticipé, assuré, et les directives ne cessent de tomber (recommandations, textes législatifs, notes de service…).

« Gérer » devient un des verbes les plus communément conjugués de la langue française, ou plutôt d'une novlangue qui s'impose dans un empêchement à penser la vie. Nombreux sont les psychiatres qui refusent de se transformer en gestionnaires car ils savent que soigner ne va pas sans risque, confrontés qu'ils sont à l'humain, à son désarroi, à sa souffrance, à sa folie. L'acte psychiatrique expose autant le patient que le praticien dans un risque partagé de parler, d'écouter, de révéler, de comprendre, de bousculer un équilibre précaire, de se confronter à l'innommable en soi et en l'autre, mais aussi dans le risque du diagnostic, du choix thérapeutique et de son acceptation. Bref, c’est le vrai risque d'une rencontre où chacun s'expose entre volonté et nécessité.

Ce qui se joue dans la rencontre clinique et le transfert ne va pas sans risque, jusqu'à celui du vertige d'un acte inaugural. C'est précisément ce risque qui ne pourra jamais être «géré», car il relève de l'imprévisible, de ce qui échappe à toute programmation. D’ailleurs, il est rare qu'on oublie ces patients qui nous ont fait psychiatres dans des rencontres fondatrices de notre expérience, parfois bien loin des sentiers battus de la formation universitaire.

Du vertige à l'effroi, il est un risque que le psychiatre ne s'aventure pas à évoquer avec ses pairs. C'est celui auquel il s'expose dans un moment critique du transfert, précisément au moment où le patient se risque à s’y exposer. Ce n'est que dans l'après-coup qu'il est possible de saisir l'importance de cet instant de bascule, lorsqu'en toute inconscience s’ouvre une voie inouïe. Il n'est pas question de rechercher le danger mais d'accepter ce point d’effroi qui peut augurer d'un dénouement thérapeutique.

Oser s’offrir à la rencontre, au colloque singulier avec le patient, aux effets imprévisibles du transfert, à notre propre surdité, à nos peurs et nos limites ; affronter le risque du paiement direct, de la gestion administrative, de la procédure en justice, des pressions des organismes de tutelle… C’est le pari de ces journées que d'échanger sur tous ces risques pris au quotidien dans nos engagements, dans nos fondamentaux et dans notre acte, délibérément ou inconsciemment, mais sans être averti du risque que nous prenons et du risque que le patient prend en venant nous consulter. Il nous appartient aussi de transmettre aux jeunes psychiatres la richesse d'une pratique qui, de ne pas être programmée, en est d'autant plus créative.

Coordination des Journées
Patrice Charbit
Comité Scientifique
Thierry Delcourt (coordination scientifique), Jean-Jacques Bonamour du Tartre, Françoise Duplex, Michel Jurus,Claude Gernez, Jacqueline Légaut, Anne Rosenberg, Capucine Rivière
Comité d’Organisation
Patrice Charbit, Béatrice Guinaudeau, Marie Kretzschmar, Élie Winter
AFPEP – Association Française des Psychiatres d’Exercice Privé
141, rue de Charenton – 75012 – Paris – Tél. : 01 43 46 25 55
Courriel : info@afpep-snpp.org – site Internet : www.afpep-snpp.org

JEUDI 1er OCTOBRE (Salle Rabelais - 27, boulevard Sarrail - 34000 Montpellier)
16 h – 19 h 30 Session DPC
I – Au risque de vieillir - Approche clinique en pratique libérale
Frédéric Aumjaud, Catherine Schott
Coordinateur : Jean-Jacques Bonamour du Tartre
II – Le psychiatre et l’adolescent
Claude
Gernez, Thierry Delcourt

21 h CONFÉRENCE INAUGURALE ouverte au public
Alain Chouet Terrorisme: les mots pour le dire

VENDREDI 2 OCTOBRE (Salle Rabelais)
8 h 30 Accueil des participants
9 h 30 SÉANCE PLÉNIÈRE L’acte clinique au risque du politique
Du désir au risque. Patrice Charbit
Le risque, une menace ? Michaël Foessel
11 h 30 – 13 h SÉANCE PLÉNIÈRE S’autoriser : au risque de la rencontre
Les risques du métier. Michel Jurus
(S’)exposer. Jean-Jacques Bonamour du Tartre

14 h – 17 h 30 ATELIERS ET SESSIONS DPC
1 – L’acte clinique au risque du politique (14 h 30 – 16 h)
2 – Ces patients qui nous font psychiatres (16 h 30 – 18 h)
Session DPC
I – Au risque de vieillir - Approche clinique en pratique libérale
Frédéric Aumjaud, Catherine Schott
Coordinateur : Jean-Jacques Bonamour du Tartre
II – Le psychiatre et l’adolescent
Claude
Gernez, Thierry Delcourt

17 h 45 – 19 h « Expérience danse »
Sous la direction de Ghyslaine Gau, chorégraphe montpelliéraine

SAMEDI 3 OCTOBRE (Salle Rabelais)
9 h – 11 h SÉANCE PLÉNIÈRE De l’effroi au vertige, le risque du transfert
Péril : le risque que “je” n’a pas pensé prendre. Claude Gernez
Le vertige et la brûlure du lien. Sylvie le Poulichet

11 h 30 – 13 h ATELIERS
3 – De l’effroi au vertige, le risque du transfert
4 – « Heureusement, la psychiatrie d’exercice privé prend
encore des risques ! »
5 – Atelier jeunes psychiatres : l’installation libérale, un risque ?

14 h 30 – 16 h 30 TABLE RONDE ouverte au public
Rêvons-nous encore d’une société sans risque ?
« La traversée des langages » Ghyslaine Gau, chorégraphe
Ne pas en prendre, n’est-ce pas le plus grand des risques ? Hervé Bokobza
La psychiatrie au risque du terrorisme: des questions et des non-réponses! Sofiane Zribi
16 h 45 – 17 h 30 CONFÉRENCE
« La radicalisation islamiste, aspects historiques et subjectifs »
Fethi Benslama
Atelier 1 L’acte clinique au risque du politique
Françoise DUPLEX Au risque de l’abandon de la langue maternelle. Notions d’étude du Bilinguisme chez l’enfant de parents Migrants
Marc CAUMEL de SAUVEJUNTE Métapsychologie du risque
Atelier 2 Ces patients qui nous font psychiatre
Henri AGNERAY Le corps morcelé
Chantal COORNAERT Peut-on encore risquer la psychanalyse?
Atelier 3 De l’effroi au vertige, le risque du transfert
Armelle HOURS Jouer, fantasmer, rêver… Risques et périls
Thierry DELCOURT Du vertige à l’effroi : Au risque du transfert
Atelier 4 « Heureusement pour la psychiatrie, il y a les praticiens qui savent encore prendre des risques ! »
Paul LACAZE Heureusement, la psychiatrie d’exercice privé prend encore des risques
Gilbert LETUFFE L’engagement (Langage ment)
Sylvie MANGENEY Se donner le temps d’attendre
Atelier 5 Jeunes psychiatres et internes confrontés au risque de la pratique
Jacques MARBLE Laisser tomber
Jacques BARBIER
Salle Rabelais

Salle Rabelais

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Commenter cet article
J
Le risque est inhérent à la vie, c'est le sel de la vie.....
Répondre
S
Quand ce sel devient folie et douleur, il n'y a plus de raisons de s'attarder pour certains, et une vie sans risques n'est autre qu'une mort lente. Heureusement, la rencontre avec un certain psychanalyste sans vouloir le citer, m'a apportée un nouveau regard sur un risque en particulier c'est celui d' être une Femme malgré la souffrance, et une Mère un jour peut-être.
S
Face au risque d'être jugé,"mal jugé", celui qui souffre choisi souvent de rester dans "l'ignorance de soi", et de celle d'autrui. Et pourtant, le non risque; celui de ne pas consulter, ne fait qu' entretenir voir aggraver peurs et folies. Mais que va penser le praticien de moi, que va t-il déduire de mes propos ou me dire que je ne sache déjà? Il suffit pourtant d'une rencontre, la bonne rencontre, pour lever peu à peu ces écueils. L'enjeu dans la relation thérapeutique est certes vital pour le patient, mais non sans dangers pour le thérapeute qui peut à tout moment, à son insu, rompre cette dynamique, en refusant d'entendre l' "écho" du traumatisme, d'où la complexité de sa pratique. Merci à ceux qui s'aventurent avec leurs patients sur ces chemins tumultueux semés des "traces" indésirables, ceux qui ont fait du "risque", une opportunité, celle de la guérison, celle de la vie.. "Le doute est aux esprits forts ce que le risque est aux courageux."Grégoire Lacroix
Répondre
D
Tellement vrai !

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